Alexine Fontaine, Doctorante en histoire contemporaine, Laboratoire d’Etudes Rurales, Université Lyon 2.
Résumé
Les crises agricoles, le besoin de transparence sur les pratiques de production et la nécessité de singulariser les produits alimentaires ont conduit au développement des démarches de qualité et à la multiplication des labels. En parallèle, se développe un discours sur la mise en patrimoine des pratiques, des usages et des productions, à travers la notion de patrimoine alimentaire. La région Rhône-Alpes se caractérise par la diversité de ses paysages et la richesse de ses productions agroalimentaires, mais aussi par son grand nombre de produits disposant d’un signe d’identification de la qualité et de l’origine. L’étude témoigne, par cet exemple, de la pertinence d’une réflexion sur les liens entre labellisation et mise en patrimoine des productions alimentaires à travers les institutions culturelles et agricoles de l’Etat français.
Mots-clés
Rhône-Alpes ; production agroalimentaire de qualité ; patrimoine alimentaire ; patrimoine culturel ; politique agricole
Abstract
Agricultural crises and the need for transparency about production practices legitimized the development of quality initiatives and the proliferation of labels, during the same time a discourse has been developed about the development of heritage practices, uses and production, gathered around the notion of food heritage. The Rhône-Alpes region is characterized by the diversity of its landscapes and its rich commercial crops but also for its many products labeled with an identification sign of quality and origin. This study demonstrates through an example, the relevance of a reflection on the relationship between labeling and patrimonialization of food production through agricultural and cultural institutions of the French state.
Key words
Rhone-Alps; quality processed food; cultural heritage; food heritage; agricultural policy
INTRODUCTION
Depuis les années 1990, on observe une multiplication des produits pourvus d’un signe d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO)[1]. Les filières de l’agroalimentaire tendent de plus en plus de faire reconnaître leur production par une démarche d’appellation d’origine protégée (AOP) ou d’indication géographique protégée (IGP), auprès des instances compétentes. L’inscription du « Repas gastronomique des français », en novembre 2011, au patrimoine culturel immatériel par l’UNESCO, a sans doute suscité un nouvel engouement pour le label et la reconnaissance d’une spécificité, mais aussi un débat sur ce que signifie la notion de « patrimoine alimentaire ». Cette réflexion, propose avec l’exemple de certaines productions rhônalpines de s’intéresser au rapport entre ce phénomène de labellisation massive et sa capacité à générer un processus de patrimonialisation des productions.
Il s’agit ici de s’interroger sur l’existence d’un possible processus mettant en exergue le lien de cause à effet entre labellisation et patrimoine, de tenter de savoir dans quelle mesure l’inscription d’un produit dans une démarche de labellisation induit la patrimonialisation du produit ou lui confère seulement une visibilité dans le champ du marketing alimentaire. En somme, la labellisation est-elle un vecteur de patrimonialisation ? Cet article utilise les méthodes de la recherche historique et se fonde sur des réflexions en cours d’élaboration dans le cadre d’une thèse CIFRE[2] sur l’Inventaire du patrimoine culinaire de la France– Rhône-Alpes, ouvrage publié en 1995 aux éditions Albin Michel par le Conseil national des arts culinaires (CNAC). La thèse relate les conditions de production matérielle de l’Inventaire tout en questionnant le rôle des acteurs nationaux, régionaux et locaux, mais aussi la place donnée aux produits labellisés par un SIQO dans le patrimoine alimentaire et par là-même s’il contribue à la définition de ce patrimoine.
La réflexion se structure autour de trois hypothèses : la multiplication des labels sur le territoire rhônalpin est une volonté des pouvoirs publics pour une reconnaissance et une visibilité qualitative de leurs productions et de leur territoire. Les « politiques agri-culturelles » (Rautenberg, 1997) participent à la construction d’un processus de patrimonialisation et par là-même d’un patrimoine alimentaire en Rhône-Alpes. Le label instaure un processus de patrimonialisation des productions agroalimentaires via les pouvoirs publics, mais surtout par la volonté d’une démarche collective de protection et de transmission.
LA REGION RHONE-ALPES : LA MULTIPLICATION DES PRODUITS DE QUALITE
La région Rhône-Alpes est un ensemble composite qui regroupe trois massifs montagneux disparates, les Alpes, le Jura et le Massif central, quelques plaines, un axe fluvial et des provinces qui n’ont pas la même histoire, du Dauphiné au Forez, du Pays de Gex au Vivarais sans compter les deux Savoie qui sont rattachées à la France depuis 1860 (Boyer et al., 2005). Huit départements –Ain, Ardèche, Drôme, Isère, Loire, Rhône, Savoie, Haute-Savoie– font de la région Rhône-Alpes un territoire particulièrement hétérogène. Riche de son histoire industrielle, elle est aussi la quatrième région française en termes de production agricole et en particulier pour les fruits et les légumes. La typicité et la forte diversité des territoires rhônalpins permettent la mise en œuvre de productions agricoles multiples et variées. Le plan régional de l’agriculture durable de Rhône-Alpes (PRAD), rédigé par la Direction régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF) et approuvé par arrêté préfectoral le 24 février 2012, note que Rhône-Alpes est la première région française en nombre de produits labellisés par un signe d’identification de la qualité et de l’origine, plus d’une exploitation agricole sur trois, produit sous signe de qualité. En 1995, L’Inventaire du patrimoine culinaire de Rhône-Alpes recense 198 produits agroalimentaires dont 11 produits disposant d’une appellation d’origine contrôlée : l’olive noire de Nyons, l’huile d’olive de Nyons, la fourme de Montbrison, le bleu de Gex, le comté, l’abondance, le beaufort, le picodon, le reblochon, la dinde fermière de Bresse et la volaille de Bresse[3]. L’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) dénombre pour l’année 2012 sur le territoire 85 produits sous signe d’identification de la qualité et de l’origine, hors vins : produits sous appellations d’origine contrôlées ou/et protégées[4], produits sous indications géographiques protégées mais aussi produits disposant d’un label rouge. En 16 ans, le nombre de produits estampillé d’un label a été multiplié par 10. Le constat d’une telle évolution pose la question de la prolifération de ces démarches et surtout de leur but. Quelle est la nécessité pour des productions localisées d’entreprendre une démarche de labellisation ? Les exemples de la châtaigne d’Ardèche et de la tomme de Savoie permettent d’émettre quelques hypothèses. La châtaigne d’Ardèche dispose d’une AOC depuis 2006. Cette démarche voulue par les producteurs, va au-delà de la simple démarche de qualité sanitaire ou organoleptique. Elle s’inscrit dans une volonté de protection face à l’évolution du marché de la châtaigne, de valorisation d’un territoire avec de nombreuses zones de pente, de la poursuite des usages traditionnels. L’AOC est ainsi une garantie pour le consommateur mais aussi un levier de développement pour le territoire. Quant à la tomme de Savoie, elle bénéficie d’une IGP depuis 1996. Sa labellisation est due aux liens avec l’origine géographique du produit : ce sont « les caractéristiques liées à la production du lait et à la fabrication de la tomme de Savoie dans des conditions climatiques de montagne qui confèrent au produit ses qualités organoleptiques et la réputation du produit : il est le plus ancien des fromages de Savoie (avant le XIVe siècle) fabriqué par tous les paysans afin de transformer de lait de l’été en un fromage capable de se conserver durant la période hivernale. La tomme de Savoie est encore actuellement très fortement présente dans la gastronomie et les habitudes alimentaires des Savoyards[5] ». Ces deux modes de labellisation n’ont pas la même signification ni les mêmes prétentions. Cependant, ils proposent tous deux une qualité de produit et des savoir-faire qui permettent la valorisation d’un territoire à l’échelle non seulement nationale mais européenne, bien que la châtaigne ne dispose pas encore d’une AOP. Au-delà de la qualité, sont visées la visibilité comme la valeur marchande des produits du territoire. Le nombre de produits sous signe de qualité en Rhône-Alpes étant plus important que dans les autres territoires, cela signifierait-il que les produits de « qualité » soient plus nombreux ici qu’ailleurs ? Il s’agit, en fait, d’une réelle stratégie de promotion du territoire via les productions. La promotion et la stratégie de communication d’un produit disposant déjà d’un signe de reconnaissance sont plus aisées qu’un produit lambda. L’utilisation d’une marque n’introduirait-elle pas cette même différenciation ? La différence entre label et marque doit ici être soulignée. Le label est une distinction de type « publique » qui fait suite à une longue procédure encadrée par une législation spécifique et stricte. La marque est quant à elle, une identité privée qui résulte d’une démarche économique avec le dépôt de cette marque à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI). De plus, la région Rhône-Alpes est une région de type « mosaïque »[6] composée de territoires aux identités diverses, elle ne dispose pas actuellement d’une marque collective régionale, ce qui renforce l’utilisation des labels de l’INAO. Le label est ainsi perçu comme un vecteur économique, un signal proposant une visibilité marquetée dont le coût de promotion est nul, et qui par là même fédère les territoires dans une démarche de qualité. Participe-t-il néanmoins à la construction d’un processus patrimonial ?
DES POLITIQUES CULTURELLES AUX POLITIQUES AGRICOLES : LA CONSTRUCTION D’UN PATRIMOINE ALIMENTAIRE EN RHONE-ALPES ?
Philippe Urfalino (2004) affirme que ce que l’on appelle « politique culturelle » a été inventé en 1959 avec la création d’un Ministère des Affaires culturelles ; il définit cette politique culturelle comme le « moment de convergence et de cohérence entre d’une part, des représentations du rôle que l’Etat peut faire jouer à l’art et à la « culture » à l’égard de la société et, d’autre part l’organisation d’action publique » (ibid., 2004). Les actions menées par Malraux s’inscrivent dans cette démarche et à travers l’Inventaire Général. C’est à partir de cette réalisation que « toute action de protection [va être] conditionnée par la réalisation d’un inventaire » (Delfosse et Pilleboue, 2003). Le Conseil national des arts culinaires, créé en 1990, a réalisé les inventaires des productions de chaque région administrative. Il est évident que les inventaires du CNAC ont contribué à la patrimonialisation ou en tous cas à la prise de conscience du « potentiel » patrimonial. Ils constituent aujourd’hui une sorte de référence pour les acteurs économiques régionaux et locaux (ibid., 2003).
A ceci, s’ajoute un contexte d’extension de la politique de qualité à celle du patrimoine. Ainsi la loi du 6 juillet 1966 donne la définition de l’appellation d’origine en précisant qu’elle « constitue […] la dénomination d’un pays, d’une région ou d’une localité servant à désigner le produit qui en est originaire et dont la qualité ou les caractères sont dus au milieu géographique comprenant des facteurs naturels et des facteurs humains ». La protection de l’origine d’autres productions est elle aussi pensée dans une perspective de lutte contre la concurrence déloyale en prenant une couleur quelque peu régionaliste (Bérard et Marchenay, 2004). Le conseil des Communautés européennes arrête le 14 juillet 1992 deux règlements : l’un relatif à la protection des indications géographiques et des appellations d’origine, l’autre aux attestations de spécificité des produits agricoles et des denrées alimentaires. De même que la philosophie de l’AOP est de défendre un « produit unique non reproductible dans un autre terroir », l’ensemble de la production doit se faire dans une seule et même zone dont il faut démontrer la cohérence et l’influence vis-à-vis des caractéristiques du produit (ibid., 2004). L’IGP se fonde sur la réputation du produit, sur son histoire, assortie de caractéristiques ou de qualités particulières. Cette démarche n’impose pas une zone unique où doit se dérouler l’ensemble des opérations : les matières premières peuvent provenir d’ailleurs. Quant à la spécialité traditionnelle garantie (STG), elle protège une tradition. La spécificité est définie comme « l’élément ou l’ensemble d’éléments par lesquels un produit agricole ou une denrée alimentaire se distingue nettement d’autres produits ou denrées similaires appartenant à la même catégorie ». Pour figurer au registre des attestations de spécificité, « un produit agricole ou une denrée alimentaire doit, soit être produit à partir des matières premières traditionnelles, soit présenter une composition traditionnelle ou un mode de production et/ou de transformation qui relève du type de production et/ou de transformation traditionnel » (ibid., 2004).
On observe ainsi un lien de plus en plus important entre la politique culturelle et la politique agricole menée par les services déconcentrés de l’Etat. Durant les vingt dernières années, on note un passage du droit rural au droit de l’entreprise agricole, puis au droit de l’agroalimentaire et il faut désormais parler du Droit de l’Alimentation. Ce nouveau droit est issu de la loi du 27 juillet 2010 sur la modernisation de l’agriculture et de la pêche. La notion de sécurité sanitaire et alimentaire est un axe majeur de cette politique. L’alinéa 1er de l’article L.230-1 de la nouvelle loi note ainsi :
La politique publique de l’alimentation vise à assurer à la population l’accès, dans des conditions économiquement acceptables pour tous, à une alimentation sûre, diversifiée, en quantité suffisante, de bonne qualité gustative et nutritionnelle, produite dans des conditions durables. Elle vise à offrir à chacun des conditions de choix de son alimentation en fonction de ses souhaits, de ses contraintes et de ses besoins nutritionnels, pour son bien-être et sa santé.
L’alimentation devient alors une politique publique pilotée par le ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire. La loi de modernisation définit un Programme national pour l’alimentation (PNA). L’ambition de ce programme est de faciliter l’accès de tous à une « alimentation de qualité, sûre, diversifiée de manière durable ». A l’échelle de la région, le PNA est appliqué et proposé par un service déconcentré de l’Etat, la DRAAF et plus particulièrement le Service régional de l’alimentation (SRAL), qui prend le nom de Programme régional de l’alimentation (PRALIM). L’un des volets du PRALIM est de « promouvoir notre patrimoine alimentaire et culinaire » sur lequel plusieurs lycées agricoles de la région vont travailler à partir des fiches de l’Inventaire du CNAC et valoriseront les savoir-faire et pratiques sociales associés aux produits mais aussi un inventaire des initiatives de promotion du patrimoine gastronomique et culinaire… L’association de deux démarches politiques issues des milieux agricoles et culturels semble être un vecteur de la construction d’un patrimoine alimentaire qui ne considérerait pas les productions seulement comme des leviers de développement mais comme un réel capital dont il s’agit d’organiser la sauvegarde et la transmission. Les politiques impulsent une construction de type patrimonial. Cependant, le label reste une démarche étatique, pilotée, gérée et contrôlée par un organisme sous tutelle du ministère de l’Agriculture et de la Pêche. De ce fait, dans quelle mesure peut-il être le vecteur d’un patrimoine qui lui-même dispose d’une reconnaissance aléatoire en fonction des territoires mais sans doute avant tout des populations ?
DU LABEL INSTITUTIONNEL A LA PATRIMONIALISATION ALIMENTAIRE LOCALISEE
Dans la plupart des démarches observées, un label valorise et promeut le patrimoine, notamment dans le domaine du patrimoine naturel ou bâti. Le label « les plus beaux villages de France », créé en 1982, a pour mission de promouvoir les arguments touristiques de petites communes rurales ; le label « Villes et Pays d’art et d’histoire » (1985) est attribué aux communes ou pays qui s’engagent dans une politique d’animation et de valorisation du patrimoine bâti ; le label « patrimoine européen » met en valeur la dimension européenne des biens culturels ; le label « Patrimoine du XXe siècle », institué en 1999 par le ministère de la Culture et de la Communication, identifie et signale au public les ensembles urbains dont l’intérêt architectural justifie de les transmettre aux générations futures comme des éléments à part ; le label « Fondation du patrimoine » créé en France en 1996 est décerné par un organisme privé à but non lucratif qui vise à valoriser et à défendre un patrimoine en voie de disparition non protégé par l’Etat ; les labels « Jardins remarquables » créé en 2004 et « Grands sites de France » gèrent et préservent les sites suivant les principes du développement durable ; quant au label « sites remarquables du goût », créé en 2001, il reconnaît un lieu considéré comme un « monument du goût et doit s’articuler autour d’un produit agroalimentaire vivant avec une historicité et une notoriété reconnues ainsi que les signes d’identification de la qualité et de l’origine ». Le label est ainsi un marqueur de valorisation et de promotion d’une production. Il permet d’instaurer la confiance dans la qualité d’un produit, et vaut reconnaissance pour le consommateur de la qualité « extraordinaire » d’un édifice, d’un produit, d’un lieu. Le label est une marque spéciale conçue par les pouvoirs publics et les professionnels, apposée sur un produit destiné à la vente afin de certifier l’origine, le mode de fabrication et la qualité. Il est un indicateur dans une démarche marquetée et commerciale.
Le label, et en l’occurrence les signes d’identification de la qualité et de l’origine, est une démarche de sauvegarde et de protection d’un certain type de produit. Le secteur alimentaire est profondément empreint d’une dimension économique qui supplante sa dimension culturelle. Le label est un dispositif marchand dont les caractéristiques et la codification n’intègrent pas la notion de transmission propre à la définition de patrimoine. Cette spécificité ne lui permet pas d’initier un processus pour la patrimonialisation d’un objet. Pourtant, la reconnaissance institutionnelle génère un consensus et permettrait cette construction. Guy Di Méo affirme qu’il existe une « affection collective », « un accord social implicite (souvent territorialisé et institutionnalisé) sur des valeurs collectivement admises ; témoignage tacite d’une indéniable identité » (Di Méo, 2007). Selon le géographe, « pour qu’il y ait patrimoine, il faut donc des processus […] des modalités bien précises de transformation d’un objet, d’une idée, d’une valeur en son double symbolique et distingué, raréfié, conservé…» (ibid., 2007). La distinction, proposée par le label, transcrirait non seulement la propension marchande de l’objet mais également sa valeur patrimoniale qui se traduit à travers la volonté d’un groupe d’individus qui fait le choix de déclencher cette démarche.
CONCLUSION
Le label est ainsi un outil institutionnel qui favorise une visibilité marchande et met un potentiel économique à la disposition d’un groupe. La labellisation est un vecteur de patrimonialisation des productions alimentaires du fait des antécédents socioculturels du produit labellisé, le label agit ainsi comme une sorte d’exhaleur de patrimoine.
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Comment citer cet article :
Fontaine A., 2013, « Entre politique culturelle et politique agricole, le label : un mode de patrimonialisation des productions ? », Food Geography, n°2, pp. 22-30.
[1] L’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) identifie cinq signes d’identification de la qualité et de l’origine : l’appellation d’origine contrôlée (AOC) ou protégée (AOP pour l’échelle européenne), l’indication géographique protégée (IGP), la spécialité traditionnelle garantie (STG), l’agriculture biologique (AB) et le label rouge (LR). Chacun d’eux dispose d’un logo qui lors de son application sur un produit permet sa reconnaissance : l’AOC se caractérise par l’écriture de son intitulé en cercle et son sigle en noir sur un fond blanc ; l’AOP est une écriture en cercle rouge sur un fond jaune ; l’IGP est une écriture bleu en cercle sur un fond jaune; la STG est aussi une écriture bleu en cercle sur un fond jaune mais avec de petites étoiles en son centre ; le sigle AB est inscrit sur un fond vert ; le LR est un logo de couleur rouge.
[2] La convention industrielle de formation à la recherche se fait en partenariat avec le Comité de Promotion des produits agroalimentaires de Rhône-Alpes/R3AP et le laboratoire d’études rurales (LER).
[3] La méthodologie utilisée lors de la réalisation de cet inventaire était de ne pas prendre en compte les vins.
[4] Transposition au niveau européen de l’AOC française pour les produits laitiers et agroalimentaires.
[5] Voir la fiche de l’INAO concernant la Tomme de Savoie (IGP).
[6] La présentation du territoire déclinée au début de cet article démontre le manque de cohésion entre les territoires départementaux et justifie l’emploi de ce qualificatif.